Si on se réfère aux recherches effectuées par Jean-Louis Bouvart, historien, cette imposante bâtisse fut la demeure de Louis-Antoine-Maximilien Bricout de Cantraine. Cet homme politique du XVIIIe siècle a connu trois révolutions et fut maire du Cateau.
C’est en 1763 que naît au Cateau-cambrésis, Louis-Antoine-Maximilien Bricout de Cantraine. Bon orateur et citoyen engagé, il deviendra avocat du Parlement de Flandres à l’âge de 26 ans. L’ensemble de sa carrière politique va alors lui procurer de multiples occasions de prouver à la monarchie une fidélité à toute épreuve. Et pourtant les soubresauts de Paris croiseront à plusieurs reprises son existence.

Nous sommes en 1789. À cette époque, son père, notaire, est échevin du Cateau et décide d’émigrer sous des ciels plus cléments. Louis-Antoine-Maximilien, quant à lui, n’hésite pas à crier haut et fort tout le bien de la monarchie. La fermeté de son discours lui vaut d’être emprisonné à Valenciennes plus de quatre ans.
À sa sortie, Louis-Antoine-Maximilien reste un temps à Valenciennes avant de rejoindre Le Cateau pour y reprendre la charge de notaire de son père. Apprécié pour son caractère franc et cordial, Louis-Antoine-Maximilien sera alors envoyé à Paris au Palais Bourbon par ses concitoyens, l’ordonnance royale du 11 août 1823 lui octroie même la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Il siégera à plusieurs reprises et de façon ininterrompue à l’assemblée sous de nombreuses législatures.
Parallèlement, il mènera une carrière locale. En effet, il devient conseiller général et surtout maire de Le Cateau. Une fois de plus, sa carrière va être perturbée par les mouvements populaires qui voient le jour à Paris. C’est ainsi que lorsqu’éclatent Les Trois Glorieuses (juillet 1830) Louis-Antoine-Maximilien est très contrarié et envoie sa lettre de démission au président de l’assemblée départementale. À 67 ans, Louis-Antoine-Maximilien Bricout de Cantraine raccroche alors robe et mandat pour se retirer dans sa propriété de La Groise où il finira ses jours.